Peintre autodidacte, Mouna instrumentalise la peinture pour transcender l’adversité, faire taire la souffrance et imposer l’altérité. A la recherche de la paix interne, elle est dans une quête permanente des émotions de la Femme.
Dépasser l’adversité, faire taire la souffrance, aller au-delà des convenances et imposer l’altérité : celle d’une femme, multiple, kaléidoscopique et ambiguë ....
La quête picturale de Mouna Bensaid raconte cette plongée dans les abysses de la douleur intime puis la remontée vers la lumière . Chaque œuvre, dans une approche scénarisée, s’exprime autant par ce que la cadre dit d’explicite que par les mystères du haut champ . Et il faut se garder de l’évidence du sens et de la représentation .
Les apparences sont toujours trompeuses. C’est alors que la femme est enchaînée qu’elle est ivre de liberté. C’est quand elle s’affiche en majesté qu’elle semble la plus fragile. C’est dans la nudité qu’elle se protège, dans la froideur du marbre qu’elle sculpte sa sensualité, derrière les parures qu’elle cache son désarroi et lorsqu’elle semble minauder, elle est laplus inquiétante.
La femme de MOUNA BENSAID est brisée et résiliente, enchaînée et conquérente, pure et souillée, écartelée et totémique, vaincue et violente. Qu’on ne s’y trompe pas : il n’a pas là trace d’une sensibilité dite féminine, surtout pas de mièvrerie, mais une volonté indestructible, une efficacité onirique presque brutale, une redoutable force d’expression.
Ce qui pourrait être lu comme le manifeste d’une féminité arabe insoumise est avant tout une œuvre libre, hors normes, hors modes, hors discours, venue des tréfonds et foncièrement rebelle.